60 LA GUERRE ET L'ITALIE de l’Allemagne sans en vouloir les moyens, qui étaient ceux que leur apportait Bismarck. Dans ce contraste se montre l’éternelle supériorité de l’esprit politique chez les Italiens. Les meilleurs, les plus ardents, les plus clairvoyants des hommes du Risorgimento ont tous lini, à un moment ou à un autre, par mener campagne en même temps pour l’Italie et pour la maison de Savoie. Massimo d’Azeglio fut un des agents de cette propagande, un de ces apôtres. Il parcourait infatigablement la péninsule, répétant à tous les patriotes qu'il trouvait sur sa route une sorte de discours socratique à peu près conçu en ces termes : « En lin de compte que.voulez-vous? Etre dé-« livrés des Allemands, échapper à l’oligarchie « cléricale? Ces gens-là, n’est-ce pas, ne partiront « pas tout seuls, il faut les chasser. Et pour « obliger les gens à s’en aller, il faut soi-même « avoir la force. Cette force, l’avez-vous? Non, « vous le reconnaissez. Et qui est fort en Italie? « Le Piémont. Je vois à votre visage que vous « n’aimez pas le Piémont et, sans doute, encore « moins son roi. Vous dites qu’on ne peut pas « espérer en Charles-Albert? Si vous ne voulez « pas espérer en lui, n’espérez pas; mais alors « n'espérez en personne. Je vous le dis et le ré-