194 LA Gt’ËRRE ET L'ITALIE plus particulièrement mystérieuse, promettait à la France que, dans le cas où elle serait attaquée par l’Allemagne, l'Italie ne mobiliserait pas sur les Alpes et qu’elle écarterait sa flotte de la Méditerranée occidentale, l’Italie étant avant tout préoccupée de sauvegarder ses intérêts et d’arrêter l’extension de la puissance austro-hongroise dans les Balkans. C’était, comme on le voit, réglé dix ans à l’avance, le scénario des événements de 1914. Ces accords, fruits excellents de l’activité de notre ambassadeur à Rome, M. Camille Barrère, se montrèrent efficaces à la conférence d’Algé-siras. Là, à son grand dépit, l’Allemagne ne se vit soutenue que par l’Autriche, tandis que l’ensemble de ce tribunal européen, devant lequel elle nous avait traînés sous la menace de la guerre pour juger l’affaire marocaine, la déboutait et lui donnait tort. Il n’était pas difficile de prévoir qu’après une pareille expérience l'Allemngne ne consentirait plus jamais à soumettre aucunlitige à une cont'erence générale des puissances et, à des procès qu’elle se croyait sûre de perdre, préférerait dès lors l’intimidation qui, elle-même, devait fatalement conduire à la guerre. Cette menace apparut, sans doute, aux gouvernements des grandes puissances. Car, ils ne