210 LA GUERRE ET L'ITALIE tendaient naturellement à créer un nouvel état d’esprit en Europe. Certes l’Italie ne tenait pas, — elle l’a prouvé, — à se séparer de l’Angleterre. Elle tenait moins encore à entrer en conflit avec elle. Mais sa politique se ressentait de la confiance que lui donnaient ses propres forces et du léger déclin qui se faisait sentir d’autre part. Elle entendait n’être svibordonnée à aucune puissance. Elle affirmait sa volonté d’être traitée en personne majeure. Signe important et qui devra être retenu pour l’avenir. *** Les événements internationaux des premiers mois de 1914 ne semblaient certes pas annoncer, en ce qui regarde la politique italienne, l'heureuse évolution que nous aurons vu s’accomplir. Les observateurs qui voyaient approcher à grands pas la guerre européenne ne relevaient pas sans inquiétude le renouveau d’intimité qui paraissait dans les rapports de l'Italie et de l’Autriche. Ni les incidents de Trieste, ni la rivalité des deux puissances en Albanie ne semblaient avoir laissé de traces. Jamais l’Autriche et l'Italie n’avaient semblé marcher avec un tel accord. Vers la fin de l’année 1913, elles avaient fait toutes deux une