QUIRINAL ET VATICAN 171 pape ne serait plus, en quelque manière, que son premier aumônier et obligé de suivre les inspirations de la cour de Turin, » Les papes, quoique italiens, et tout élus qu’ils sont par un collège où la majorité des cardinaux est italienne, n’ont pas voulu, n’ont pas daigné devenir les grands aumôniers des nouveaux rois d’Italie et ceux-ci n’ont pas recherché non plus cette satisfaction d’amoUr-propre. Ainsi la papauté, bien que privée de sa souveraineté temporelle, est restée, dans sa pleine indépendance, la plus haute autorité spirituelle de l'univers. Quels mots, toutefois, seraient assez déliés pour expliquer le subtil mystère par lequel l’Italie, tout en ignorant officiellement le Saint-Siège, a su faire rayonner sur elle l’éclat de cette autorité supérieure à toutes les nations ? Par quel génie de la conciliation des idées, par quelle intuition de la politique et de l’histoire l’Italie nouvelle, en faisant de Rome sa capitale nationale, a-t-elle su lui garder son caractère de capitale de la catholicité? Le fait est là, cependant. Jusqu’au dernier màzzinien, jusqu’à l’anticlérical traditionnel du Transtévèrô, chaque Italien tient à la présence du pape à Rome, Chaque Italien est intimement convaincu que la ville serait découronnée, que la nation subirait un dommage si le pape venait à