L’Italie n’est plus la terre des morts 12i qui s’en fût rapporté à ces symptômes eût pourtant commis une énorme erreur, parce que ces symptômes étaient insuffisants et superficiels. 11 y avait, presque partout, des éléments et des forces qui, tout en ne trouvant qu’une médiocre expression électorale et parlementaire, n’en exerçaient pas moins, à l’insu du plus grand nombre, une influence considérable sur la vie des nations. En France même, où la démocratie était pourtant arrivée à la domination complète, on pouvait distinguer deux courants qui se superposaient : celui de la politique intérieure, qui allait au moindre effort, au désarmement progressif, et celui de la politique extérieure qui, par la Triple-Entente, par l’alliance avec l’Angleterre et avec la Russie, conduisait à la résistance et par conséquent à une collision avec l’Allemagne. Cette contradiction essentielle frappera peut-être la postérité plus qu’elle ne nous a frappés nous-mêmes. Peut-être verra-t-on plus tard dans le mouvement pacifiste des années qui ont précédé le conflit comme une réaction obseure de l’instinct. L’imminence de la catastrophe faisait aspirer à une entente internationale des peuples et ce désir était d’autant plus violent qu’il paraissait moins réalisable, plus contredit par les événements. C’est ainsi que les périodes qui se distinguent par des rêves de fra-