L'ITALIE N'EST PLUS LA TERRE DES MORTS 125 dans le domaine de la grande politique, plus d’imagination, plus de projets, plus de goût de la nouveauté, du mouvement et de la lutte qu’en Allemagne et en Italie ? Qui aura davantage éprouvé le besoin de donner un emploi à ses énergies? Qui aura eu plus d'avenir dans l’esprit et conçu plus volontiers des remaniements de l’Europe et des agrandissements de territoire? Personne ne peut hésiter sur la réponse. En sorte que l’on est conduit à se demander si l’Allemagne et l’Italie, justement parce qu’elles avaient commencé de la même manière, parce qu’elles étaient poussées par les mômes besoins, n’étaient pas appelées à se trouver un jour, par une sorte de nécessité, dans des camps adversaires, étant donné leurs aspirations, leurs sentiments profonds qui, étant semblables, devaient être incompatibles et à la fin se heurter. Toutefois, par un phénomène curieux, cette disposition d’esprit nationaliste, impérialiste (on emploie aujourd’hui indifféremment les deux mots), qui tenait aux origines mêmes de la nouvelle Italie, aura longtemps passé inaperçue aux