SENTIMENTS ET VOLONTÉS DE L'ITALIE 29 tablement animée, celle-là, d’un esprit révolutionnaire? L’Allemagne impériale n’a-t-elle pas été aussi, pendant trente-deux ans, l'alliée de la royauté italienne sans lui avoir jamais fait une observation sur sa politique intérieure, même en ce qui concerne la question religieuse? On se laisserait prendre à la plus grossière des manœuvres allemandes, en France comme à l’étranger, si l’on suivait la presse germanique dans une pareille voie. Nous pouvons supposer, n’est-il pas vrai, que les Italiens se connaissent bien eux-mêmes. Or les conservateurs et les modérés, en Italie, n’admettent absolument pas que le mouvement en faveur de l’intervention puisse s’expliquer par l’iniluence maçonnique et par elle seule. En Lombardie, notamment, les catholiques revendiquent leur part dans la guerre nationale et leur attitude, leurs actes, parlent d’ailleurs pour eux. C’est, par exemple, la campagne magnifique du Corriere clella Sera, devenu le journal le plus répandu de l’Italie du Nord et qui n’a été ni moins ferme ni moins ardent pour l’intervention que ses confrères radicaux. C’est aussi l’accueil que le député Meda, qui était alors neutraliste, a reçu, certain jour, de ses amis et de ses électeurs catholiques. C’est enfin l’enthousiaste par-