DE LA TRIPLICE A LA QUADRUPLE-ENTENTE 213 péenne, un point, cependant, pouvait être considéré comme acquis : c’est qu’elle ne suivrait pas aveuglément ni passivement une agression voulue et dirigée par l’Allemagne. A défaut d’autres indications, une pareille certitude s’imposait par le soin qu’avait pris Bismarck de créer (par exemple avec l’affaire tunisienne) une situation qui devait, croyait-il, mettre la France en conflit direct avec l'Italie. Ce moyen lui avait paru le seul qui fût propre à faire jouer intégralement la Triple-Alliance et à procurera l’Allemagne, d’une façon tout à fait sûre, le concours de l’Italie au cas d’une guerre avec la France. Ce cas excepté, Bismarck prévoyait que l’Italie se refuserait à entrer dans une guerre offensive déclarée par l’Empire allemand. Il aura, sur ce point, laissé des avertissements d’une éblouissante clarté à ses successeurs. On ne pouvait pas an'noncer d’une manière plus positive qu’il ne l'a fait dans ses Pensées et Souvenirs que l’Allemagne eût été imprudente de compter absolument et sans condition sur le concours de l’Italie. A son tour, le prince de Bülow, dans sa Politique allemande, aura exprimé les mêmes réserves. Toutefois, comme Bismarck encore, l’ancien chancelier de Guillaume II croyait pouvoir se reposer au moins sur la neutralité italienne. « Même si l’Italie »,