LA GUERRE ET L’ITALIE chances à l’avenir de la patrie italienne. Quel spectacle, aussi, lorsque Mazzini, Manin ou Ga-ribaldi venaient à lui et que le roi faisait taire ses vieilles répugnances pour accueillir les chefs révolutionnaires et négocier, s’entendre avec eux de sang-froid. La bonne volonté que se témoignaient réciproquement le pieux monarque et les agitateurs républicains réunis par l’idée nationale ne devait être récompensée que plus tard. A ce moment-là, qu’il y fallut de grandeur d’âme et de sacrifice! Mazzini annonçait déjà tout le développement politique de la nouvelle Italie lorsqu’il décla.-rait, en véritable précurseur: « Malgré toute « l'aversion que j’ai pour Charles-Albert, malgré « toutes les aspirations démocratiques qui bouil-« lonnent dans mon cœur, si j’estimais que « Charles-Albert fût assez ambitieux pour faire « l’unité italienne, même à son profit, je dirais « Amen! » Après Mazzini, c'est Garibaldi qui devait s’écrier en débarquant à Nice : « Je n’ai ja-« mais été partisan des rois, Mais puisque Charles-« Albert s’est fait le défenseur de la cause du « peuple, mon devoir est de lui offrir mon épée. » Et c’est Manin lui-même qui achèvera leur mouvement et complétera leur pensée lorsqu’il dira,, en 1856, préférant l’Italie à la République : « J’ac-