LES ADAPTATIONS DE LA MAISON DE SAVOIE 49 les conduire à la brèche de la Porta Pia, à l’entrée dans la Rome pontificale et au sacrilège. Joseph de Maistre avait suggéré le premier à la maison de Savoie que le meilleur parti qu’elle avait à prendre était de s’allier aux jeunes forces libérales qui surgissaient en Italie pour mieux se les subordonner ensuite. Il disait encore qu’il importait de marcher hardiment contre l’Autriche. Or, marcher contre l’Autriche, c’était marcher contre la Sainte-Alliance, contre le parti conservateur européen, avec l’esprit nouveau de l’Italie. On retrouverait pourtant, dans vingt passages des Lettres diplomatiques de Joseph de Maistre, les formules hardies que devait appliquer la monarchie piémontaise. Oui, c’est Joseph de Maistre en personne qui a frappé ces maximes pour les futurs rois d’Italie : « Le diamètre du Piémont n’est pas proportionné à la grandeur et à la noblesse de la Maison de Savoie... — Tant qu’il me restera de la respiration, je répéterai que l’Autriche est l’ennemie naturelle et éternelle de Sa Majesté... — Prenez garde à l'esprit italien : il est né de la Révolution et jouera bientôt une grande tragédie... — Que le roi se fasse chef des Italiens, que, dans tout emploi civil et militaire, il emploie indifféremment des révolutionnaires. Ceci est essentiel,