LES ADAPTATIONS DE LA MAISON DE SAVOIE 03 s’était instruit par les épreuves mêmes que son père avait traversées. Avec lui, la maison de Savoie se livra hardiment au vent qui soufflait ; libéralisme et nationalités : telle fut sa devise. On vit alors la monarchie piéittontaise, très légitime, attaquer, détrôner des monarchies non moins légitimes qu’elle. En Allemagne, pour faire l'unité, les rois de Prusse n’avaient guère supprimé qu’un autre roi, celui de Hanovre avec l’Eleoteur dé Hesse et le duc de Nassau. Les Savoie ont fracassé beaucoup plus de couronnes. Ils devaient s’en prendre à la tiare elle-même et, pour cette œuvre de révolution, non seulement italienne mais européenne, accepter le concours de révolutionnaires avérés. Cette complicité, — d’ailleurs avouée, étalée au grand jour, — a valu pendant très longtemps à la maison de Savoie l’opprobre des conservateurs. Ceux-ci, en général, se seront trompés sur l’avenir de la monarchie italienne de la même manière et aussi gravement que lés républicains. Ils prédisaient que Victor-Emmanuel ou ses descendants, ayant fait appel à la révolution, seraient dévorés par elle. Ce qu’ils n'avaient pas prévu c’est que, plus habile, plus souple, plus clairvoyante que d’autres dynasties, celle de Savoie saurait apprivoiser le ittoiisliv.