QUIRINAL ET VATICAN 183 plus à changer qu’un mot, au lieu d’appeler Victor-Emmanuel roi, il faudrait l’appeler empereur. Ainsi l'Italie, plus que jamais, pontificale et impériale, serait au comble de ses rêves ; elle aurait ressaisi, comme dit Mazzini, l’apostolat de l’Europe. » Emporté par la polémique, peut-être Proudhon exagérait-il un peu. Mais à la. date où il écrivait, il était bien près d’être seul, en France, à croire à la vraisemblance d’un pareil avenir pour la jeune Italie. A droite comme à'gauche, c’était la révolution qu’on s’accordait à lui prédire. Or la révolution, en ce début du xxe siècle, apparaît, en Italie comme ailleurs, ainsi qu'une force expirante, une passion fatiguée sur qui la passion nationale l’emporte de beaucoup. Pourtant, par une étrange rencontre, quelques semaines seulement avant que la guerre européenne éclatât, un mouvement révolutionnaire, qui d’abord parut grave, avait agité les Romagnes. Surpris par les insurgés avec son état-major, un général leur avait même rendu son épée. Que de pronostics alarmants circulèrent encore une fois sur la situation de l’Italie ! Cependant, en observant de plus près l'événement, on le ramenait à ses justes mesures. Le comte Soderini, député d’Ancône, m a dit avoir acquis la conviction que cette « semaine