SKOPLIÉ 151 des premiers enthousiasmes, si loin dans l’ennui héroïque, si loin dans l’interminable calendrier des batailles... Or, pendant que nous sommes là, un régiment yougoslave qui revient de manœuvres paraît au fond de la route. Les hommes ont le fusil à la bretelle et marchent en chantant. Comme ils approchent du cimetière, j’entends un ordre, le chant s’arrête net, l’alignement se reforme d’un seul coup. Les clairons sonnent, les tambours battent, et le régiment défile devant les tombes, fusil à l’épaule, poitrines bombées, toutes les têtes, sur les cous raidis, tournés vers le cimetière, les pieds haut levés et retombant sur le sol avec force. La parade pour les Morts...