XVIII D’OKHRID A BITOLI (MON-ASTIR) LA SLAVA ou veau défilé entre Okhrid et Réçân. A la sortie, le grand paysage macédonien, que nous ne quitte- rons plus jusqu’à Vélès, se déploie devant nous, immenses plaines ondulées, fond de montagnes rousses ou opalines, beaux ciels de nacre. Les costumes qui, depuis Tétovo, s’étaient réduits à presque rien, reprennent toute leur splendeur. Les étoffes et la ligne générale rappellent celles de Skoplié, mais les broderies sont encore plus riches, d’un rouge orangé qui éclate dans la lumière. Des paysannes qui viennent à notre rencontre sur la route ont à ces robes dont la forme et les ornements n’ont pas changé depuis des siècles, des manches qui s’arrêtent au-dessus du coude. Nous stoppons pour leur demander si c’est une habitude de la région. La réponse me laisse béant : — Non, mais c’est la mode cette année. Marie-Jeanne hoche la tête, me regarde de côté et me dit avec un sourire plein de sous-entendus : — Tu vois! Oui, je vois... Toutes les femmes, même celles qui portent sur elle l’esprit de Byzance, vivent sous la même