18 la guerre et lïtaliè plète. Grande joie pour ceux surtout qui, amis et admirateurs de l’Italie intellectuelle, artiste, littéraire, avaient si longtemps redouté de voir ce scandale : l’Italie dressée contre la France, conformément au perfide programme bismarckien. En retrouvant, dans cet été de 1915, une Italie associée à notre cause et à nos armes, nous avons; éprouvé un de nos plaisirs les plus vifs depuis cette guerre. Et quel soulagement, quelle satisfaction pour l’esprit de penser que le sang des héros français, en coulant jadis pour la délivrance de l'Italie, avait coulé aussi pour la France, que ce sacrifice n’avait pas été stérile puisqu’il avait contribué pour une part à faire naître cette heure, puisque, par sa vertu, s’était renouée l’ancienne alliance qu’on avait pu craindre de voir tombée en oubli. Oh ! sans doute, et il importe de s’en rendre compte, nous ne sommes plus en 1889. Nous ne sommes plus au temps où le poète anglais Swin~ burne appelait l’Italie « le souci du monde ». Nous ne sommes plus au temps où Lamartine venait de dire : « Libérer l’Italie suffirait à la gloire d’un peuple », et où sa parole retentissait encore dans le eœur du peuple français. Nous ne sommes plus au temps où Napoléon III jetait l’épée de la France dans la balance européenne