SARAJEVO 249 profondément humaine. Elle n’a rien de factice, rien de préconçu. Elle est telle que l’ont faite son histoire compliquée et les races qui s’y confondent. Elle s’en remet au hasard pour être belle sans beautés, un peu comme le vrai Paris. Ce ne sont pas les monuments, ni le plan général, ni même les souvenirs, qui nous attachent à une ville. C’est quelque chose qui est le cœur et la chair, et qui n’a rien de réfléchi. On sait à peu près, au moins dans l’âge mûr, pourquoi on aime une femme. On ne peut jamais dire pourquoi on aime une ville.