PETCH ET DETCHANI
115
qu’ici à l’époque du développement de l’ancien empire serbe et de ses fondations religieuses. DouChân et ses successeurs ont créé d’innombrables monastères. Il y avait de la besogne pour ces ouvriers infatigables. Leur peinture n’a pas de date précise, ni par ses inscriptions ni par sa manière. Cela se porte sur deux ou trois siècles, cela n’évolue pas plus que la sculpture égyptienne en un même nombre d’années, et cela meurt avant la lin de l’empire serbe. Toutes sont antérieures à la domination turque.
 Chose étrange, si ces fresques décorent un grand nombre de monastères des deux Serbies, il n’y en a presque pas ailleurs : dans deux couvents de Bulgarie, deux ou trois de la Russie méridionale, c’est tout. Quels étaient donc ces hommes qui semblent attachés à la dynastie serbe de Némanitch? On ne le saura sans doute jamais, car les travaux de M. Millet ont été aussi loin que possible et ne nous apprennent rien là-dessus. Je l’ai rencontré dans un monastère abandonné, au plus profond de la noire vallée de la Treska, près de Sko-plié. Il n’a pas voulu trancher la question. C’est un savant plein de prudente sagesse, comme tous ceux qui ont touché le fond des connaissances humaines.
  Qu’importent, après tout, les origines et les auteurs de ces admirables fresques. Qu’importent l’homme et la signature. L’œuvre, peinture ou livre, n’est qu’une pierre d’un monument fragile, quelque chose comme ces amas votifs que les conducteurs de caravane, dans les déserts de Chine, forment lentement en jetant chacun son caillou, en passant.
  Petch 1 est la première de ces petites villes turques
  1. Marché le samedi.