130 LA FRANCE ET LA TURQUIE L’influence de notre pays est tellement lointaine, tellement profonde en Orient qu'il no saurait en effet en être autrement. Dans les grandes villes de Turquie, le Français éprouve le sentiment d’être pleinement chez lui. Les enseignes des magasins, celles relatives aux directions des bateaux et des chemins de fer, les afliches dans les diverses administrations, sont écrites en français. Dans la rue, on entend surtout parler notre langue, et à Constantinople, en particulier, on peut très bien se passer d’interprète ou de guide. La capitale ottomane représente le Paris de l’Orient. On a, en Turquie, l’illusion continue d’être encore en Franco. Quatre siècles de relations ininterrompues avec notre pays ont opéré ce prodige! Nos commerçants, nos voyageurs, nos missionnaires, ont réussi à transformer la Turquie barbare en terre française où, sous le régime des Capitulations, nos nationaux ont pu vivre d’une existence indépendante, possédant leurs églises, leurs tribunaux, leurs écoles. En résumé, jusqu’en 1914, la Turquie est restée une seconde France. La question des chemins de fer. Tant que le commerce se fit par mer, notre influence resta prépondérante. Mais vint la création des voies ferrées, et aussitôt l’Allemagne, l’Autriche et la Russie, cherchèrent à se substituer à nous. Les deux premières surtout donnèrent tous leurs soins à la création de lignes de chemins de fer vers Constantinople et Salonique, les deux grands ports de la Méditerranée orientale. nu saurais prétendre que toute la question