176 LA TURQUIE ET LA GUERRE primait son opinion. Wangenheim (1) ; Pallavicini (2) ; Garoni, l’ambassadeur italien ; d’Anckarsevard, le ministre suédois ; Koloucheff, le ministre bulgare ; Kiihlman, et Scharzenberg, premier secrétaire de l’ambassade d’Allemagne ; tous étaient d’avis que l’attaque réussirait. » Le sultan et son entourage faisaient leurs préparatifs pour fuir en Asie. Talaat avait requis deux automobiles qui devaient lui permettre de s’enfuir rapidement. Les munitions manquaient aux Turcs. M. Morgen-thau put le constater dans une visite qu’il fit aux Dardanelles. Les officiers allemands le lui avouèrent et il conclut : « Les forts se trouvaient à bout de résistance, lorsque la flotte anglaise s’éloigna dans l’après-midi du 18 mars. Le général Mertens, alors chef du service technique du détroit, avouait que les perspectives de défense étaient rien moins qu’encourageantes... Le fort Hamidié, le plus puissant point de .défense sur la côte d’Asie, n’avait plus exactement que 17 obus perforants, tandis que Kilid-ul-Barh, l’ouvrage principal « du côté de l’Europe, en avait juste dix ! » Ces déclarations d’un témoin très averti des questions ottomanes et absolument digne de foi, sont précieuses à connaître. Elles corroborent les prédictions d’un écrivain qui, à plusieurs reprises, a déclaré : « Les Dardanelles sont franchissables! » C’est du contre-amiral Degouy qu’il s’agit. La Revue des Deux-Mondes a publié de lui deux (1) L’ambassadeur allemand. (2) L’ambassadeur autrichien.