36 LA TURQUIE A TRAVERS L’HISTOIRE * * * Quelques explications sont nécessaires pour bien faire comprendre en quoi consistait le comité « Union et Progrès ». Il affectait une forme révolutionnaire et fut constitué d’abord à Salonique. Ses adeptes se recrutaient et se groupaient par cinq. Chaque affilié pouvait recruter cinq adeptes nouveaux, mais ignorait tous les autres. Une trahison se produisait-elle ? Elle n’atteignait jamais qu’un groupement. Le comité n’avait ni président, ni archives. Des Comités locaux se formèrent peu à peu dans les centres les plus importants de la Macédoine et dans les grandes villes de l’empire. Tous se ralliaient au comité central de Salonique. Le somité Union et Progrès vit se grouper dans ses rangs des fonctionnaires, des civils et surtout des officiers. Il se mit en relations avec les comités jeunes-turcs établis depuis longtemps à l’étranger, principalement en Suisse et à Paris. Le but poursuivi était le renversement d’Abd-ul-Ilamid et l’établissement d’une constitution qui devait permettre de réorganiser le pays, sans le concours de l'Europe. Au printemps de l’année 1918, le service d’espionnage du sultan parvint à découvrir quelques-uns des adeptes du comité Union et Progrès. Il fallait donc, à tout prix, précipiter les événements. La première mesure prise fut de traquer les espions d’Abd-ul-Hamid. De nombreux officiers, des fonctionnaires, des prêtres considérés comme des émissaires d’Yil-