96 l’armée turqde Au moment où se passaient les faits que je relate, la guerre était décidée par Guillaume II. Aussi c’est avec tristesse que je pense aujourd’hui au spectacle que j’ai eu sous les yeux. Vraiment, il fallait ne pas vouloir comprendre, en juillet 1914, que des événements graves se préparaient, pour nier la guerre toute proche! Le soldat turc. D’une revue, j’ai essayé de tirer des conclusions relativement à l’instruction d’une armée que l’Europe jugeait inexistante en 1914. Mais, en Turquie, l’observateur attentif n’avait pas besoin d’une aussi grande démonstration militaire pour soupçonner que la Turquie avait conservé son âme guerrière. 11 suffisait de regarder dans Constantinople l’attitude des compagnies se rendant à la manœuvre, ' vers le monument de la Liberté, et même simplement celle des sentinelles, à la porte des casernes, pour être édifié! Les soldats en faction sont placés en Turquie sur une espèce de plateau en bois qui peut mesurer 1 m. 50 de côté. Ils attendent là, l’arme au pied ou appuyés sur leur fusil. Aussitôt qu’un officier paraît, l’homme de garde se redresse, présente les armes, et puis se fige dans une immobilité de statue. Un autre souvenir : chaque bateau de la compagnie Chirket-i-Haïrié, qui transportait les passagers aux diffférentes stations du Bosphore, portait à son grand mât le pavillon ottoman. Il fallait voir avec quelle superbe attitude les sentinelles turques, isolées tout le long du détroit, rendaient les honneurs au drapeau !