L'AVENU! 299 avisée qu’il serait plus sage de céder, il était trop tard. L’Autriche ne s’appartenait déjà plus. Pour elle, l’Allemagne décidait de la paix ou de la guerre... La chose autrichienne, c’est la chose allemande, comme l’Autriche est le prolongement de l’Allemagne. Et puis, la communauté des armes a rouvert une source de fraternité pour les peuples. L'idée de derrière la tète des dirigeants de Berlin : reconstituer au centre de l’Europe une Germanie compacte, d’un seul tenant, sous la direction de la Prusse, cette idée s’est vivifiée par les efforts, les épreuves, les victoires communes. « DTléligoland à Orsova, tous nous gagnons, nous perdons la même chose », a dit un député radical au Reichstag, Frédéric Naumann, dans un livre intitulé précisément Europe centrale, qui a paru à Berlin en 1915. Cet homme politique allemand y constate avec joie que, depuis la guerre, tout a tendu à faire de l’Allemagne et de l’Autriche deux vases de plus en plus communicants. Il compte bien qu’après la guerre, ce résultat sera maintenu, que la renaissance d’une grande Germanie, nécessaire à l’un comme à l’autre Empire, sera en tout cas l’effet qu’aura produit le grand conflit européen, le résultat qui restera acquis. Là-dessus tout l'impérialisme allemand, dans ses nuances diverses, est