232 LA TURQUIE ET LA GUERRE et exterminés, après qu’on les a obligés à creuser leurs tombes. Par milliers, chaque jour, les Arméniens périssent ; la nuit les villages flambent. Leurs abords deviennent des charniers! Le gouvernement turc a toujours affirmé « qu'il avait l’intention de transporter les Arméniens dans de nouveaux foyers, pour une œuvre décolonisation! » Sanglante ironie de ces tartufes du crime, avec lesquels l’Europe va être encore assez faible, je le crains, pour discuter, alors qu’on devrait leur infliger un supplice immédiat, calqué sur celui subi par leurs victimes! Les massacres d’Arménie sont autrement terribles que ceux évoqués par l’histoire : destruction des Albigeois, l’inquisition, les Vêpres siciliennes, la Saint-Barthélemy, les Dragonnades, et l’Arménie représente aujourd’hui un vaste cimetière! Les massacreurs directs ont cru certainement qu’ils servaient fidèlement Allah. Mais des hommes tels queTalaat, Enver, Djavid, Ahmed-Riza, Nazim, Haïri, Hadji-Alil, Bédri, etc..., restent sans excuse. Ils sont essentiellement athées et ont obéi à une politique d’État aussi préméditée qu’impitoyable. « Le seul moyen de se débarrasser de la question arménienne, c’est de supprimer les Arméniens! », répétaient-ils volontiers. Ils n’ont point hésité à mettre à exécution la formule. Aucune pitié ne saurait être témoignée à ces bourreaux, et pas davantage au kaiser et à ses généraux en Turquie, qui ont approuvé l’œuvre d’extermination. Les officiers allemands envoyés chez les Turcs — Liman von Sanders en tête — devraient être pendus haut et court. N’oublions jamais l’œuvre de