(>2 LA TURQUIE A TRAVERS L’HISTOIRE d’exclusivisme qu’ils ont imaginé le massacre en masse des Grecs et surtout des Arméniens. L’expulsion n’allait pas assez vite, à leur gré ; l’extermination devait seule permettre la réalisation du grand projet : « La Turquie aux Turcs! » Éminemment simplistes, dénués de tout sentiment de pitié, égoïstes renforcés d’âme autant que de pensée, les Jacobins delà Turquie n’ont point hésité à massacrer plus d’un million d’Arméniens, de Grecs et de chrétiens de toute origine, pour arriver à la réalisation de leur extravagante théorie ! « Mais vous dépeuplez de riches contrées; vous faites disparaître le commerce et l’industrie ; vous ruinez l’agriculture, détenue par ces populations que vous prétendez faire disparaître! » leur criaient leurs adversaires. « Qu’importe ! » répondaient les Jeunes-Turcs, Naziin en tête, « Nous voulons la Turquie aux Turcs! » Les épouvantables massacres d’Arménie sont dus beaucoup plus à ce désir maladif qui obsédait la bande jeune-turque de repeupler l’empire avec des Ottomans, qu’à des crises de fanatisme ou à des jalousies de races. Il est impossible d’en douter quand on réfléchit comment les projets d’extermination ont été froidement combinés et exécutés. Il y a eu, dans l’emploi des procédés, un esprit de méthode extraordinaire, que je qualifierai de « tactique sanglante. » Nazim, père d’une théorie qu’il développait à tout propos, a fait infiniment de mal à l’humanité : il a lancé une idée de folie que ses acolytes ont reprise. Ajoutons que Nazim avait vécu onze ans à Paris avant la révolution. Il faut avouer que notre civilisa-