L'AVENIR rebus sic stantibus doit toujours être sous-entendue. Dans ses calculs et son assurance, le prince de Bülow a oublié de compter avec cette clause au sujet de l’Italie. « L’Empire de 1871 est en train de devenir un empire historique. À sa place on verra se former un vaste Empire germanique qui ne sera que la résurrection du Saint Empire romain germanique... tel qu’il était au moyen âge, alors qu’il commandait sur la moitié de l’Europe. » Ainsi s’est exprimé l’historien pangermaniste Karl Lam-precht qui, étant mort en 1915, a pu croire qu’il touchait au but. Avant lui, Constantin Frantz avait déjà dit que rien, pour l’Allemagne, n’était « plus essentiel que de gagner les bouches de nos deux fleuves principaux, le Rhin et le Danube. » Et Paul de Lagarde disait encore qu’aucun peuple n’était plus qualifié que le peuple allemand « pour exercer une action décisive sur le remaniement des pays du Danube inférieur soumis autrefois à la domination turque, et même de toute la presqu’île des Balkans. » L’invasion de la Serbie par les armées allemandes, la marche sur Constantinople, peut-être