LES FAUTES TACTIQUES 205 médiocres, pour ne pas dire nuls, et j’ajouterai qu’il semble vraiment étonnant de n’avoir pas entendu une voix autorisée crier aux partisans d’une descente sur les rochers do Gallipoli : « Ne débarquez pas là! » * * * Les bonnes volontés et les dévouements ne manquaient point cependant à notre pays ! Pendant la guerre, j’ai rencontré, utilisés dans d’obscurs services sur le front occidental, des hommes jeunes, énergiques et intelligents, parlant fort bien le turc, qui ont demandé souvent à être envoyés en Orient. On les a laissés se morfondre dans de vagues emplois! En 1917, j’ai revu un ingénieur de grand mérite, occupant à Constantinople, avant la guerre, une situation qui lui permettait de connaître les défenses sous-marines des Dardanelles et de la Marmara. Il avait demandé, à plusieurs reprises, une affectation dans le corps expéditionnaire. On ne lui a jamais donné satisfaction ! La nation paye, hélas, trop souvent les erreurs de jugement de quelques hommes chargés de services techniques ignorés complètement par eux, et quand des désastres surviennent, on ne trouve généralement plus de responsables, ceux qui se sont trompés étant prudemment rentrés dans une obscurité d’où ils n’auraient jamais du sortir ! Ignorance topographique. Qu’il y ait eu faute, relativement à l’essai de forcement des Dardanelles, c’est incontestable ! Mais cette