LA CITTÀ DEL PIACERE 69 “ exécutent toutes sortes de desseins avec des étoffes “ de différentes couleurs, de galons, des dentelles, des “ toiles, de la vaisselle d’argent; les plus curieuses “ sur-tout et les plus riches, sont celles des jouailliers, “ qui véritablement y étalent des trésors. Chacun, dans “ cette occasion, se fait un point d’honneur d’imnm-“ giner quelque chose de nouveau et d’élégant, et de le u l’emporter sur son voisin de même état,,. (1). L’acuto Moore ( medico scozzese ) ci dà un’idea degli abitanti : “ Si j’avois à en former une d’après “ ce que j’ai vu, je les représenterois comme un peuple “ vif, enjoué, spirituel, passionné des divertissemens “ et des spectacles publics, avec un goût décidé pour “ la plaisanterie, et cependant plus attaché aux jouis-“ sances réelles de la vie qu’ à celles qui ne sont que “ d’ostentation, et qui ne flattent que la vanité. — “ Le commun peuple de Venise fait voir des qualités “ qu’on trouve rarement chez les gens de son espèce, “ étant, 011 ne peut plus, sobre et serviable envers les “ étrangers, doux et honnête avec ses semblables. — “ En général les Vénitiens sont grands et bien faits; “ quoiqu’ aussi forts, ils n’ ont cependant pas autant “ d’embonpoint que les Allemands. Ces derniers ont “ à leur tour le teint plus beau, avec des yeux gris-“ clairs ou bleus, tandis que les Vénitiens ont la plu-part la peau bazanée et les yeux noirs. On rencontre “ dans les rues plusieurs figures masculines dessinées, “ assez semblables aux productions des pinceaux de u Paul Véronese et du Titien. Les femmes se pré-u sentent bien, leurs traits sont animés, et elles ont “ de très-belles couleurs. Elles arrangent leurs cheveux “ d’une manière singulière, qui leur sied on ne peut “ mieux. Elles sont d’un accès facile, et elles admet-“ tent avec plaisir chez elles les étrangers qui leur (1) Decriplion hist, et critique de 1’ Italie — Dijon etc., 1766, t, 11.