LE MOIS HISTORIQUE DE L'ITALIE (MAI 1915) 267 Bülow a laissé percer les plans de l'Allemagne sur l’Italie. Il a trahi l’arrière-pensée de nos anciens alliés, qui était de nous manœuvrer à. leur guise. Cela, l’Italie l’a compris à merveille et elle ne l’a pas supporté. L’indignation populaire a éclaté, et la guerre a été virtuellement déclarée du jour où le peuple italien a senti l’oppression étrangère... » Le prince de Bülow aurait dû savoir, en effet, que peu de peuples sont aussi sensibles que le peuple italien, à tout ce qui est de nature à lui faire craindre l’intervention et la domination de l’étranger. L’Italie a assez souffert pour connaître la destinée d’un pays qui ne possède plus son indépendance nationale. Les souvenirs de l’occupation autrichienne ne sont pas si lointains. Et l’on a vu, dans un éclair, revenir le tedesco. On a vu le « barbare » repassant les Alpes, redescendant en Italie, selon d'anciennes aspirations historiques, toujours agissantes sur les peuples de Germanie. L’invasion s’approchait, en effet, bien qu’elle revêtit la forme politique d’une alliance, la forme économique d’une collaboration commerciale et financière. L’Italie, depuis quelques années, commençait à s’apercevoir qu’elle n’avait chassé l’Allemand, sous son aspect autrichien, par une porte, que pour le voir rentrer, sous son as-