244 LA TURQUIE ET LA GUERRE Kémal, se transformera en soulèvement panislamique. Depuis longtemps, on ne parle plus d’Enver ni de Talaat. Ces deux hommes — nos mortels ennemis — sont très probablement cachés au Caucase ou en Ana-tolie. Ils dirigent toute la politique ottomane dont Mustapha-Kémal représente le bras, tandis qu’Enver en reste la pensée. Aux Jeunes-Turcs germanophiles, nous pouvons opposer un parti sincèrement ami de la France. Mais il ne sera vraiment pour nous que si nous savons ménagerie chef religieux de tout l’Isy lam : le sultan. La Turquie, déjà fortement châtiée, doit obtenir de la France un pardon généreux. L’Arménie, persécutée depuis des siècles, doit recevoir d’elle son salut. Les puissances européennes, si elles désirent sincèrement la concorde et la paix, peuvent faire coniiance à notre pays et lui remettre le mandat de pacifier l’empire ottoman. C’est la seule nation qui, par ses traditions et par son passé, puisse conjurer le grave danger qui se lève à l’horizon oriental et qui s’appelle le Péril islamique, doublé bientôt sans doute du Péril jaune!