212 LA TURQUIE ET LA GUERRE L'altaque des Dardanelles et l’expédition de Gallipoli, terminées par des échecs qui ont changé la situation mondiale, nécessiteront sans doute aussi, pour le moins, des explications. On est en effet en droit de se demander : 1° Pourquoi le gouvernement français a-t-il été si mal renseigné sur l’armée turque, en 1914? 2° Pourquoi les hauts commandements interalliés ont-ils ignoré les moyens militaires de la Turquie, en janvier 1915, au moment où était décidée une action de grande envergure contre cette puissance? 3° Quelles autorités ont conseillé ou approuvé une descente dans la presqu’île de Gallipoli? Il existe sans doute des procès-verbaux d’enquête des séances où ont été débattues, soit à Paris, soit à Londres, soit en Egypte, les dispositions so rapportant à une attaque par terre aux Dardanelles. Très certainement, leur lecture promet des révélations intéressantes et elle permettra d’établir, à l’heure voulue, les responsabilités de chacun. Ce qu’on aurait pu faire. En 1915, quelques écrivains militaires ont réclamé un débarquement au golfe d’Alexandrette, en vue d’une marche à poursuivre sur Constantinople. Je n’ai jamais pu comprendre pareil projet! Si ses partisans avaient regardé une carte, même des plus simples, d’Asie-Mineure, ils auraient constaté que le corps expéditionnaire se serait trouvé obligé de franchir le massif si difficile et si étendu du Taurus et de forcer des défilés dont certains sont à une