LA VIEILLE TURQUIE 17 J’ai montré les efforts malheureux de Mahmoud Jf pour refaire une armée. Ses successeurs : Abd-ul-Medjid (1839-1861), Abd-ul-Aziz (1861-1876), Abd-ul-Hamid (1876-1909), s’efforcent de parvenir au même but. Ils font appel aux missions étrangères. Plusieurs sont composées d’officiers français. Leurs efforts échouent, car l’armée turque reste définitivement en marge d’un modernisme qui pourrait la sauver. Si le soldat ottoman est courageux, endurant et fidèle, par contre l’officier, à part de rares exceptions, n’a jamais possédé une mentalité suffisante pour que l’on puisse faire aboutir des réformes sérieuses. Les appuis matériels n’ont cependant point manqué à la Turquie. Les Arméniens ont forgé ses premières armes. Les Arméniens encore, aidés des Grecs, ont fondu des canons et fabriqué des munitions ; des Grecs ont créé la flotte turque. C’est avec des pièces de gros calibre inventées par un renégat, un fondeur hongrois transfuge, Orban, que Mahomet II ose attaquer Byzance. Le célèbre corsaire Ariodant Barbe-rousse est d’origine grecque. Mustapha 111 charge le baron de Tott de fortifier le Bosphore et les Dardanelles et de réorganiser l’armée et la marine (1769). En 1799, l’émigré français Philippeaux commande, à Saint-Jean-d’Acre, les troupes turques contre les soldats de Bonaparte. En 1807, notre ambassadeur à Constantinople, le général Sébastiani, organise les défenses des Dardanelles et repousse l’attaque de la flotte anglaise de l’amiral Dukworth. Mais du jour où la guerre devient un art, les conseils les plus éclairés restent impuissants pour ramener la victoire sous les drapeaux de l’armée a