AU SEUIL DE LA GUERRE 161 etc., etc..., Grands mots, parfaitement inutiles. Il eût mieux valu moins de rhétorique et un peu plus de diplomatie pratique ! * * * Les diplomates sont restés inactifs, alors qu’ils avaient un grand rôle à jouer. Il eût fallu d’abord envoyer en Turquie bien avant 1914 une mission composée d’officiers d’état-major sélectionnés, guidés par un chef portant un nom connu, comme Galliéni ou Lyautey. Elle eût contrebalancé l’influenceallemande. Ensuite il fallait s’efforcer de combattre par tous les moyens l’action néfaste du duumvirat Talaat-Enver. C’est intentionnellement que je ne parle pas de Djemal. Il était facilement achetable, tandis que les deux premiers ne l’étaient à aucun prix. Faire partir Talaat etEnver d’abord, et après quelques fanatiques du comité Union et Progrès, n’était pas chose impossible. Ensuite il eût été facile de conclure avec la Turquie un traité qui nous aurait assuré tout au moins sa neutralité au début. Avec un peu d’habileté, la Turquie et la Bulgarie seraient venues bientôt vers nous, et la Russie ravitaillée aurait fini par vaincre du côté de l’Orient. Tous les échecs de cette guerre viennent des fautes de la diplomatie de l’Entente qui a manqué de bon sens, de logique et de mesure. Elle aurait dû réconcilier avec la France, les Turcs et les Bulgares. Elle a, au contraire, manœuvré pour écarter de nous les uns et les autres. Et c’est à cause de ces erreurs que la Turquie, 11