214 LA TURQUIE ET LA GUERRE d’Asie, des effectifs assez importants qui avaient toutes chances d’infliger aux Turcs un grave échec en rase campagne. Ces derniers se seraient difficilement repris ensuite. Les défenses des Dardanelles tombaient alors d’elles-mêmes et nous pouvions espérer atteindre rapidement la côte de la Marmara. L’opération était également possible, en essayant un débarquement plus au nord, à Edremid. Je ferai remarquer enfin qu’il existe une voie ferrée allant de Smyrne à Panderma (sur la mer de Marmara). Elle passe par Magnésie, Ak-Rissar et Karassi et aurait pu être utilisée au fur et à mesure d’une progression des troupes alliées. * * -X- Quelques lecteurs trouveront sans doute mon projet hasardé. Certes, il ne l’est pas plus que l’expédition do Gallipoli ! Cette dernière représente la faute tactique la plus lourde des temps modernes! Prenez une carte sommaire de la presqu’île do Gallipoli, par exemple celle représentée sur la planche II. Vous constaterez facilement que, de Sedd-ul-Bahr à Boulaïr, le terrain est un véritable chaos do montagnes, séparées par des ravins profonds. Aucune troupe au monde ne serait parvenue à faire davantage que les héroïques combattants franco-britanniques ! Pourquoi s’être acharné à manœuvrer dans un terrain inabordable? A la guerre, comme dans l’oxis-tence, quand on se heurte à une impossibilité nettement caractérisée, il semble que le mieux est de changer de plan. Or, on n’y a jamais songé! On a