216 LA TURQUIE ET LA GUERRE goulet de Tchanak. De toute manière, cette méthode était préférable à l’idée de rejeter les Turcs de l’Àt-chi-Baba, du Kilid-Bahr, du Sari-Baïr... et des autres massifs montagneux qui s’étendent jusqu’à Boulaïr ! En même temps que cette attaque combinée par terre et par mer se serait produite, on aurait pu tenter celle que j’ai exposée au commencement de ce chapitre, en débarquant sur la côte d’Asie. Tout cela fait beaucoup d’effectifs, répondrez-vous? Je vous l’accorde ! Mais la prise de Constantinople méritait bien quelques sacrifices ! En tout cas, les opérations, conduites ainsi qu’il vient d’être exposé, n’auraient point exigé très certainement les 200.000 hommes tués, blessés ou disparus et les nombreux vaisseaux coulés qu’un plan follement conçu laisse comme souvenir des Dardanelles ! Les résultats de la résistance turque. Malgré le formidable échec subi par les Alliés aux Dardanelles, des légendes subsistent au sujet du rôle militaire joué par la Turquie. J’ai entendu dos personnes fort instruites — et même quelques officiers — émettre l’opinion que l’armée ottomane avait fait piètre figure pendant la campagne. C’est à se demander si les auteurs de ces critiques connaissent les faits les plus importants des Dardanelles. Il faut convenir que, sur les autres champs d’opération, les soldats du sultan ont été généralement malheureux. Mais on ne doit pas oublier dans quelles conditions difficiles ils combattaient. C’est ainsi, qu’au Caucase, ils étaient difficilement ravitaillés, et, de plus, placés au milieu de