170 LA TURQUIE ET LA GUERRE au conseil suprême de guerre britannique un rapport d’études sur une intervention en Turquie (1). Le 2 janvier 1915, l’ambassadeur d’Angleterre à Pétrograd envoyait un télégramme à Londres, représentant que les Paisses se trouvaient très pressés par les Turcs au Caucase, et demandant une intervention rapide contre l’empire ottoman. Lord Kitche-ner fut chargé de l’examen de la question. Mais l’intervention fut aussitôt promise à la Paissie. M. Churchill télégraphiait aussitôt à l’amiral Carden, commandant l’escadre de la Méditerranée, comme il suit : « Croyez vous possible de forcer Dardanelles avec bateaux seulement? » Celui-ci répondait : « Je ne pense pas que les Dardanelles puissent être forcées brusquement ; mais elles peuvent l’être par des opérations étendues avec un grand nombre de bâtiments (2). » L’amiral Carden reçut l’ordre d’élaborer un plan d’attaque. Le 13 janvier 1915, ce plan était soumis à l’Amirauté. Le 28 janvier, le conseil de la guerre décidait d’attaquer, par mer seulement, en faisant ressortir qu’il serait toujours facile d’arrêter les opérations, suivant la marche des événements. Lé ministre de la Marine anglais, lord Fisher, était peu favorable au projet. 11 refusa longtemps de signer l'ordre d’attaque, démissionnant du reste, aussitôt après le gros échec naval du 18 mars 1915. (1) Le Times (né du 28 janvier 1917). (2) L'Expédition des Dardanelles, par Teslis. Ouvrage très documenté et qui contient en particulier les rapports du général Hamilton et du vice-amiral de Robeck. Un vol. in-16, S fr. Payôt, Paris.