LE MOIS HISTORIQUE DE L’ITALIE (MAI 1915) 275 laire. Sans courir les risques d’une dissolution et .d'élections nouvelles dans un pays troublé, en face de la plus grave des crises européennes, il avait mis (in au conllit qui menaçait d’opposer le Parlement et l’opinion publique. En sorte que le monde politique doit à Victor-Emmanuel 111 une solution honorable du conflit, un apaisement dont plus d’un parlementaire sent'aujourd’hui le prix. L’Italie lui doit la décision qui ouvre tout l’avenir à la nation italienne, l’oriente vers ses plus grandes destinées. Le roi a repris les traditions de sa maison. Il a été ce qu’on attendait de lui : un Savoie. Pour le pays, il a été le guide, le chef, et, dans le sens le plus romain du mot, le dictateur. Son prestige personnel est désormais immense. La dynastie n’aura jamais été plus forte, mieux assise, plus populaire dans la péninsule. Et, de nouveau, imitant l’exemple des Mazzini et des Garibaldi, des républicains patriotes se sont, par raison d’intérêt national, ralliés à la monarchie... Est-on fondé à aller plus loin, à dire (quelques personnes le soutiennent à Rome) que le plus grand service que la couronne ait rendu à l’Italie, dans ces circonstances, ait été de lui faire faire l’économie d’une révolution ? Si le retour de M. Salandra, si l’intervention et la déclaration de