LA VIEILLE TURQUIE 11 en faisant piaffer son cheval sur les cadavres des femmes et des enfants que ses soldats venaient d’égorger, il s’écria : « Je prie le Prophète de me faire vivre assez longtemps pour que je puisse vaincre l’ancienne Rome. Alors je mourrai heureux! » C’est soutenus par un semblable fanatisme religieux que les Turcs pourront, à l’instar des Arabes, remporter victoires sur victoires. Sélim Ier annexe la Syrie et l’Egypte. Soliman le Grand fait la guerre à la fois à Venise et à l’empire d’Allemagne, s’empare de Belgrade, de Rhodes, assiège Vienne. François 1er devient son allié. Sélim II prend Chypre et s’avance jusqu’au Niémen. Mahomet IV attaque Vienne (1683)' que délivre le chevaleresque rqi de Pologne, Jean Sobieski. Mais à partir de la paix de Carlowits (1699), la Turquie va subir des échecs continus. Les Janissaires d’Achmet III sont battus par le prince Eugène; la grande Catherine fait reculer Mustapha III; la marine ottomane est détruite à Tchesmeh (1770); la Géorgie et l’Albanie se révoltent; Abd-ul-Hamid I" (1774-1789) perd la Crimée; Sélim III (1789-1808) se voit enlever par les Russes la Moldavie et la Valachiô. Mahmoud II (1809-1839) essaye d’inaugurer des réformes importantes. Pour vaincre l’opposition des Janissaires, il n’hésite pas à les faire exterminer. Cependant, il doit cômbattre des révoltes intérieures, en particulier celle d’Ali de Tebelen, pacha de Janina. Afin d’étouffer le soulèvement hellénique, il fait appel au pacha d’Egypte, Méhémet-Ali. Mais la flotte turque est détfuite à Navarin (1827). Le traité d’Andrinople (1829) assure l’indépendance de la