L'AVENIR part. La claire notion de ses intérêts que possède l’Italie a été déterminante. Le tact et la persévérance de notre diplomatie ont facilité le rapprochement. Et les sympathies de race, les affinités intellectuelles ne sont pas, tant s’en faut, restées sans influence. Il importera cependant de se souvenir que le sentiment a joué un rôle secondaire dans la formation de la nouvelle alliance. La Quadruple-Entente est avant tout une coalition fondée sur une communauté d’intérêts politiques et réunie par un même danger. Disons-nous bien que ce n’est pas par l’idéalisme, sans plus, que durera une amitié à qui l'idéalisme aura servi d’auxiliaire seulement. Je m’adresse d’une part à ceux de mes compatriotes qui garderaient une antipathie pour l’Italie créée au xix0 siècle par la rupture de pactes anciens. Je m’adresse d’autre part à ceux qui voient dans cette Italie l’enfant d’un autre droit, le droit de la révolution, le droit des nationalités, le droit des peuples. Ces conservateurs comme ces libéraux doivent savoir qu’ils vivent hors du temps, sur des traditions de plus en plus obscurcies pour la nation italienne elle-même. Ils restent, les uns comme les autres, placés à un point de vue périmé, qui ne correspond plus à la marche du monde et des événements. 11