•282 LA GUERRE ET L’ITALIE l’Adriatique et le maintien de l’équilibre dans les Balkans. Troisièmement, la consolidation des résultats obtenus dans la mer Egée par l’occupation du Dodécanèse, préface du développement de la pénétration italienne en Orient, spécialement en Asie-Mineure. Quatrièmement, enfin, l’affirmation de l’Italie comme grande puissance européenne; affranchie de toute subordination, de toute servitude vis-à-vis de qui que ce soit. C’est en face des Empires du Centre, c’est en face de l’Allemagne, si imposante encore par ses ressources militaires, que l’Italie, en 1915, a proclamé sa complète indépendance, sa volonté de se joindre aux peuples en lutte contre une entreprise d’hégémonie. Dernière venue dans la haute société des nations européennes, un peu regardée jusque-là en cadette de l'hexarchie, l’Italie, par son initiative, se sera définitivement classée Etat de premier ordre. A ce point de vue, l’intervention aura été le couronnement de toute sa politique depuis 1870. Elle aura môme été comme une reprise agrandie, étendue au champ d’action européen, de la célèbre formule : fara da se. Bon pour des peuples de seconde catégorie de trembler devant l’Allemagne. Guillaume II en aura fait l’expérience : l’Italie, à l’avenir, ne devra plus être prise pour le satellite de perso’nne. Im-