210 LA TURQUIE ET LA GUERRE à la baie de Souvla, en A,B,C. Comment les Turcs qui, des pentes de Kutcliuk-Hanaferta, et de Buyuk-Hanaferta, dominaient le rivage, ont-ils laissé la 11° division se concentrer rapidement sur une plage difticile à aborder? Comment ont-ils été assez nonchalants pour permettre à 12.000 hommes de s’avancer de plus de 5 kilomètres? On a crié à la trahison! Non pas! Les Turcs sont des patriotes fanatiques. Concluez simplement par ^inintelligence tactique et vous serez dans le vrai. Mais comment les ofticiers allemands ont-ils laissé les chefs ottomans commettre pareille hérésie, direz-vous ? Je vous répondrai qu’aux Dardanelles les officiers du kaiser ne pouvaient être partout! À Souvla, les Turcs ont été surpris, comme trois mois! avant à Gaba-Tépé, où les Anglais réussirent à prendre pied, sans trouver une résistance sérieuse. En résumé, dans la péninsule de Gallipoli, les Turcs se sont médiocrement gardés, comme au cours de toutes les guerres. Ils ont été sauvés par la difficulté du terrain d’abord et une supériorité d’effectifs très considérable ensuite. Conclusion : Au lieu d’aller se jeter dans un secteur hérissé de difficultés de toutes sortes, le simple bon sens commandait de chercher un autre terrain de combat. Nous indiquons plus loin où il était possible de le trouver. La mésestime de l’armée ottomane. Dans un ouvrage fort intéressant : les Dardanelles (1), Testis a écrit ceci : « 11 ne faut pas recher- (1) Un vol. in-16, 5 fr. Payot, Paris.