308 LA GUERRE ET L’ITALIE composition ne s’est pas produite. La monarchie austro-hongroise, surtout avec l’appui que lui a prêté l’Allemagne, semble avoir eu plus de résistance qu’on ne lui en attribuait communément et, jusqu’ici, dans cette tourmente, elle a justifié le mot de Bismarck : « Je crois à la vitalité de l’Autriche. » Un Etat serbe meurtri et saigné à blanc ne risque plus guère, pour le moment, d’être le centre aimanté qui serait capable de détacher de l’Empire des Habsbourg les populations serbo-croates qu’il renferme. Cette partie de l’Europe semble encore destinée à de longs combats, à des convulsions répétées, avant que le chaos ne s’en simplifie. Ceux qui voyaient le prochain avenir sous la forme d’une rivalité italo-serbe, ceux qui annonçaient même qu’une des premières guerres qui suivraient celle-ci serait certainement une guerre pour la possession de l’Adriatique entre l’Italie et une plus grande Serbie, ceux-là se sont probablement trompés, ou bien ils ont anticipé, et de beaucoup, sur les événements. Par son énormité même, la guerre actuelle crée de l’incertitude. Elle pose trop de questions pour les résoudre toutes. 11 semble bien que, de celles qui intéressent en particulier l’Italie, un certain nombre doivent rester en suspens. De ce