198 LA TURQUIE ET LA GUERRE L’armée d’Anzac comprend deux groupes d’attaque destinés à opérer sur les deux flancs du Sari-Baïr. Deux brigades constituent la réserve générale. Le 6 août, l’attaque du Sari-Baïr commence. L’opération était malaisée. Il s’agissait d’enlever une série de hauteurs dont l’altitude était comprise entre 150 et 300 mètres : le Chunuk-Baïr, le Damdjé-lik-Baïr, le Kodja-Tchemen-Tépé, etc. Les attaques sont extrêmement dures, car les Anglais partent malheureusement d’un front trop resserré. Les canons et les mitrailleuses de l'ennemi causent dans les rangs britanniques de terribles ravages. Les premiers régiments qui attaquent sont presque anéantis, en particulier ceux lancés à l’assaut de la Crête de la mort. D’une compagnie de 300 hommes, il reste 1 homme; du bataillon Wellington, parti à l’effectif de 700 hommes, il en reste 50! Les combats se poursuivent acharnés, du 6 au 9 août. Mais, malgré les efforts désespérés des colonnes anglaises entraînées par des chefs énergiques, tels que les généraux Birdwood, Travers, Johnston, Russel, Cox, Baldwin, le corps d’Anzac n’obtient pas de résultats sérieux. Des hauteurs escarpées, telles que le Kodja-Tchemen-Tépé, sont prises et reprises par les Hindous et les Lancashires, puis abandonnées. Les Turcs, dirigés par Liman von Sanders, lancent attaques sur attaques vers chaque point conquis par les Anzacs. C’est ainsi que le Chunuk-Baïr, emporté à un moment donné par une brigade australienne, est repris par cinq régiments turcs, représentant un effectif de 16.000 hommes. Les soldats britannique®