DE QUELQUE8 MOYENS DE GOUVERNEMENT 81 agents, reconnaissables à leur costume : pantalon noir à passepoil rouge ; tunique de même couleur ; gris-claire ou de toile blanche en été ; pattes d’épaule et revers de manches rouges. Généralement polis avec l’étranger, ces agents de police faisaient très bien leur service et représentaient une force de protection des plus sérieuses. D’autre part les Turcs possédaient une police secrète de réelle valeur. Toute cette organisation était sous les ordres de Bédri-bey, préfet de police, secondé par Ismaïl Djam-bolat. Bédri avait succédé au colonel Galib-bey, nommé lors de son départ au commandement de la 13e division, à Salonique. Bédri et Djambolat connaissaient très bien leurs fonctions. Se complétant l’un l’autre, fort dévoués au comité Union et Progrès dont ils étaient membres, ces deux hommes ont joué un rôle prépondérant dans toutes les questions politiques intérieures. Bédri avait sous ses ordres, non seulement la police, mais plusieurs bataillons de gendarmerie. Ces derniers ne faisaient pas de service dans la ville. Dispersés dans les karakols (casernes), ils surveillaient la périphérie de la cité. Pour bien comprendre le rôle joué par Bédri, il serait utile que le lecteur pût parcourir les Mémoires récents de l’ambassadeur américain à Constantinople pendant la guerre, M. Morgenthau (1). Il y verrait ds quelle autorité était investi Bédri-bey, et aussi les tracasseries sans nombre dirigées par lui contre les résidents étrangers. Bédri avait d’abord été juge. Ami intime de Talaat, (1) Un vol. in-8% 12 fr. Payot, Paris. 6