LES FAUTES TACTIQUES 209 invraisemblables et, lors de la guerre de Thrace, en 1912, les Turcs ignorèrent l’avance bulgare jusqu’aux premiers coups de canon tirés sur eux à Kyrk-Kilissé! D’une façon générale, le Turc se garde très mal, et il n’est redoutable que fortement retranché ou dans le corps-à-corps. Voulez-vous quelques exemples typiques des fautes commises par les Turcs dans les opérations de Galli-poli? Le 25 avril, un gros détachement turc, placé en observation en F (planches III et IV), ne s’aperçoit pas du débarquement effectué à la baie Epar les Scottish Borderers, aussi bien que de celui entrepris un peu plus au sud, en G. Les Turcs ont reçu l’ordre de s’opposer au débarquement dans le secteur F. Ils n’ont pas l’idée de regarder à droite où à gauche. Quand les détachements Anglais de E et de G cherchent à se réunir, les Turcs de F les en empêchent avec la plus grande énergie, parce qu’à ce moment ils constatent une attaque dirigée sur le flanc droit. Les soldats turcs et leurs chefs savent donc résister sur place. Mais, dépourvus du moindre esprit d’initiative, ils sont incapables d’éventer une manœuvre exécutée à 1 kilomètre en dehors de leur secteur de surveillance. La faute que nous signalons, les Turcs la répètent le 25avril, en N (pointe d’Eski-Hissarlik), où débarque le 2° South Wales Borderers, suivi bientôt de troupes françaises. Ces erreurs tactiques sont d’autant moins excusables que les forces ottomanes tenaient non seulement le rivage, mais toutes les hauteurs avoisinantes. Mais ce qu’il y a de plus extraordinaire, c’est le débarquement du 9e corps (Stopford), le 6 août 1915, 14