L'AVENIR 301 magne et en seconderait l’ambition, c’est parce que, éclairée par l’histoire, elle a entrevu, comme suite d’une victoire allemande, sa vassalité ou même son démembrement... C’est ainsi que le point de vue de la solidarité des deux unités, l’unité italienne et l’unité allemande, apparaît comme un point de vue vieilli, archaïque, dépassé par les événements. L’Allemagne étroitement soudée à l’Autriche, selon le programme que le pangermanisme a fixé, ne se trouverait plus intéressée, comme elle l’a été de 1866 à nos jours, au maintien de l’unité italienne. Au contraire, elle reprendrait le vieux programme impérial des conquêtes et des établissements en Italie. D’autre part, la France, qui a pu considérer quelquefois que l’existence à ses portes d’un robuste Etat italien était une incommodité, et même, à certaines heures, un péril, désirera que l’Italie constitue au Sud-Est un rempart contre le monde germanique. En sorte que si, dans certaines hypothèses futures, un nouveau rapprochement entre l’Allemagne et l’Italie peut ne pas paraître tout à fait impossible, le cours général des choses, la logique des événements ne lui laissent que de faibles probabilités. Pourtant les Allemands se flattent qu’ils remet-