66 LA TURQUIE A TRAVERS L’HISTOIRE siné, meurtre très regrettable, car la Turquie avait en lui, à la tête de son armée, un homme énergique, à idées nettes et qui désirait sincèrement voir aboutir les réformes promises. Dans un très remarquable ouvrage, Le Problème turc (1), son auteur s’exprime ainsi : « Mahmoud voulait que la Turquie fût divisée en vastes zones d’inspections civiles, à la tête desquelles il jugeait opportun de placer des Occidentaux considérables, avec un très long mandat et des pouvoirs extraordinaires. On ne sait peut-être pas qu’il se flattait d’obtenir à cet effet le concours d:hommes aussi éminents que lord Milner, en Angleterre, et le général Gal-liéni en France, d La disparition de Mahmoud-Chevket a été un malheur pour la cause de l'Entente. Lui seul avait une véritable autorité sur la bande des petits Jeunes-Turcs, au début assez peu sûrs d’eux-mêmes, et qui avaient besoin de s'appuyer sur une haute autorité, comme celle de Mahmoud. Du reste; Eaver, Djemal et les autres montraient un véritable culte pour celui qui avait été longtemps leur chef et dont ils admiraient l’intelligence et le courage. Ce sentiment d’affection des nouveaux venus eût pu faire de Mahmoud-Chevket le dirigeant principal de la Turquie et changer la face des choses. Un autre général, dont le nom est à retenir, est Mahmoud-Moukhtar. Il fut tout simplement admirable à Lülle-Bourgas et à Kyrk-Kilissé. Il avait sauvé la situation, au moment de la tenta- (1) Chez Leroux, éditeur, 28 rue Bonaparte, par XXX.