302 LA GUERRE ET L'ITALIE tront toujours lu main sur l’Italie. Avec cette imperturbable confiance qui les caractérise et que le sentiment de leur force et l’habitude du succès avaient si outrageusement développée eneux dans ces dernières années, le prince de Bülow a écrit au chapitre de sa Politique allemande qu’il a consacré à l’alliance italienne: « L'Allemagne et l’Italie ne peuvent se passer l'une de l'autre. Elles se retrouveront toujours, grâce à une foule de causes importantes, à l aljsence de toute rivalité entre les deux nations et de toute réminiscence troublante, — le souvenir de la lutte dans la forêt de Teutobourg et de la bataille de Legnano se perd dans la nuit des temps, — grâce aussi à l'analogie de leur développement historique et aux dangers communs qui pourraient constituer pour elles une menace identique. » Bismarck, qui avait plus d’expérience que le prince de Bülow, qui avait aussi l’expérience d’affaires plus difficiles et plus vastes, était plus réservé et plus méfiant. C’est à propos de l’Italie, justement, qu’il a comparé la politique internationale à un élément fluide qui, de temps à autre, se solidifie par l’effet des circonstances, mais qui retourne à son état premier au moindre changement de l'atmosphère. C’est pourquoi, disait-il, quand un Etat s'allie à un autre Etat, la clause