DE QUELQUES MOYENS DE GOUVERNEMENT 85 De sang d’abord ! Sur la place du Séraï-Meidan, près de la porto Auguste, existent encore des bornes où l’on plaçait les tètes coupées, pour satisfaire au passage la vue des sultans. Sur les créneaux du palais, les têtes s’accrochaient hideuses. Par les poternes, on jetait au Bosphore les odalisques cousues dans des sacs. Derrière les treillages élégants du parc, on empoisonnait et on étranglait. Dans une cage que l’on pouvait voir encore dans ces dernières années, le sultan enfermait ses frères. Sur un simple soupçon, on exécutait fils, femmes et enfants!... La Turquie moderne a versé autant de sang que celle du passé! Si les premiers Turcs (Kadjars) ont massacré les Persans, les Jeunes-Turcs ont dépeuplé l’Arménie! La Presse ottomane. Lés Jeunes-Turcs ont menti constamment, menti dans leurs discours, menti aussi au moyen de cette puissance qu’on appelle la presse. En Turquie, cette dernière a toujours été sous la dépendance absolue du pouvoir. Au temps d’Abd-ul-Hamid, elle se trouvait étroitement enchaînée par une censure impitoyable qui éliminait les mots les plus simples, tels que « liberté, justice, fraternité, république... » La consigne était de ne parler que du souverain, il va sans dire, en termes dithyrambiques. La presse ne fut guère plus honnête sous le régime des Jeunes-Turcs. Pendant la guerre de Thrace,ceux-