110 l’armée turque toutes les nations balkaniques opprimées par les Turcs. Pour fuir la tyrannie ottomane, ils quittaient leurs villages, se réunissaient en bandes plus ou moins fortes et faisaient aux troupes du sultan une guerre continue de guérillas. 11 y avait des comi-tadjis grecs, serbes, bulgares. Non contents de combattre les Turcs, ils se faisaient la guerre entre eux, sous prétexte de religion, mais en réalité pour satisfaire des rancunes personnelles. Les officiers de la gendarmerie internationale reçurent la mission de surveiller les agissements des bandes de comitadjis et de dresser à l’européenne la gendarmerie turque qui, jusqu’à 1904, comprenait seulement des bachi-bouzouks ou zaptiés. Ces derniers n’avaient de gendarmes que le nom et étaient souvent plus redoutables que les comitadjis eux-mêmes. Six grandes puissances coopérèrent à l’œuvre de réorganisation : la France, l’Italie, l’Angleterre, la Russie, l’Allemagne et l’Autriche. Le premier chef de la mission fut le général italien Degiorgis. La répartition des officiers était la suivante : Russie, dans le sandjak (arrondissement) de Salonique ; France, dans celui de Sérès ; Angleterre, à Drama; Italie, à Monastir et à Serfidje; Autriche, à Uskub. L’Allemagne n’avait qu’un seul officier, attaché à l’état-major. Grâce à l’habileté du général Degiorgis et à la bonne entente des différents membres de la mission, l’œuvre entreprise procura des résultats satisfaisants. A Salonique, on créa une école de gendarmerie, destinée à donner à des officiers choisis de l’armée ottomane les éléments sommaires pour l’exécution de leur futur service. Un certain nombre de sous-officiers vint les renforcer. Enfin, à Salonique, à Monastir