298 LA GUERRE ET L'ITALIE étape soit atteinte, pour que la pensée des patriotes libéraux du Parlement de Francfort, reprise, avec des moyens autoritaires, par Bismarck, soit réalisée ? Gela saute aux yeux, cela est clair : il reste à faire rentrer l'Autriche dans le giron de l’Empire germanique. C’est l’œuvre à laquelle a tendu la politique allemande de 1870 à 1915. Notons bien que Bismarck a préparé de longue main ce résultat, qu'il l'a rendu possible, en ménageant l'Autriche après Sadowa, en ne l'accablant pas, en ne la rendant pas irréconciliable-. Après 1870, il cherche à consolider ses victoires en constituant avec elle et avec la Russie l’alliance des trois Empereurs. Mais, dès qu’il voit que l'antagonisme austro-russe s'accuse, se précipite (par les affaires d'Orient), il n’hésite pas, quoi qu’il lui en coûte. Son choix est fait d'avance. C’est pour l’Autriche qu’il opte. Dès lors, soutenir l'Autriche contre la Russie et le slavisme devient le programme allemand : car l’Autriche, c’est l’Allemagne. C’est une partie de la chair de la grande Germania. Ainsi, en 1914, l’Empire allemand eut pris, contre la Russie, la défense de l’Empire austro-hongrois, même contre le gré de Vienne. Si, à quelque moment de ces fatales journées de juillet, l’Autriche, comme on a cru le remarquer, s’est